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Initiative étudiante : des distributeurs de protections périodiques à l’UCLy

Lors de leur rentrée universitaire, les étudiant.e.s de l’UCLy ont pu découvrir de nouvelles installations dans certaines toilettes des campus Carnot et Saint-Paul : des distributeurs de protections périodiques.

Nous avons interviewé Florine Gerdil, Responsable du Pôle Humanitaire du BDE Estri on Stage, qui est l’une des instigatrices de ce dispositif.

Comment est née cette initiative étudiante ?

Le projet a été initié par le Pôle Humanitaire du BDE Estr’in Time (BDE 2020-2021 de l’ESTRI).

Le groupe a constaté que la crise sanitaire a accentué la précarité étudiante à tous les niveaux. Dans ce contexte, il a souhaité apporter son aide en choisissant de lutter contre la précarité menstruelle étudiante et en brisant le tabou autour de ce sujet. Lorsque leur mandat s’est terminé, nous avons poursuivi le travail en démarrant les recherches de financement.

En France, un tiers des étudiantes déclarent avoir besoin d’une aide financière pour se procurer des protections périodiques (source : enquête réalisée en février 2021 par la Fédération des associations générales étudiantes [FAGE]).

Quelles ont été les grandes étapes pour mener à bien ce projet ?

La première étape, dont s’est chargé l’ancien Pôle Humanitaire, a été de prendre contact avec plusieurs entreprises afin de sélectionner la plus adaptée et d’établir des devis. Rapidement, le choix s’est porté sur Marguerite & Cie. C’est une société française éthique, écologique et solidaire localisée en Bretagne. Elle propose des protections de différentes tailles, pour différents flux, fabriquées à partir de matières végétales, naturelles, compostables et sans substances nocives pour le corps humain.

Ensuite, il a fallu trouver des financements. En janvier dernier, nous avons gagné le 2ème prix du concours des associations et des initiatives étudiantes 2022 de l’UCLy nous permettant d’obtenir 1 000€. Nous avons également participé à plusieurs appels à projets, comme celui de la CVEC par le Crous de Lyon ou bien l’APIE du Grand Lyon. Enfin, nous avons proposé aux différentes associations et BDE de l’UCLy de participer à cette initiative étudiante en nous aidant financièrement.

Pour terminer, nous avons coopéré avec Marine Moquet, Chargée de mission vie étudiante de l’UCLy pour l’installation des distributeurs sur les 2 campus.

Comment s’est opéré l'implantation des distributeurs, le choix des lieux où les installer ?

Nous avons choisi des emplacements stratégiques : les toilettes où il y a le plus de passage pour toucher un maximum d’étudiant.e.s et pour une meilleure visibilité, puis au 3ème étage du Campus Carnot car il nous tenait à cœur d’en positionner un à l’étage de l’ESTRI. Nous avons pu bénéficier des conseils de Marine Moquet pour éviter de commettre des erreurs.

Les distributeurs ont été installés au mois de juillet par le service des moyens généraux de l’UCLy et c’est le Pôle Humanitaire du BDE qui gère le remplissage.

Avez-vous eu des retours d’étudiant.e.s ?

Beaucoup d’étudiantes sont venues nous remercier. Ce service les aide et leur enlève un stress lorsqu’elles s’aperçoivent qu’elles sont au début de leur période et qu’elles n’ont pas de protections sur elles.

Comment pérenniser cette initiative solidaire ?

Le prochain mandat du BDE de l’ESTRI prendra la relève afin de pérenniser ce dispositif. Les démarches financières constitueront le point crucial. En effet, les équipements ont un coût important pouvant engendrer des difficultés financières. Nous étudions déjà plusieurs pistes pour faciliter le travail des prochains membres.

Par ailleurs, nous avons également estimé au mieux les besoins de tous les étudiant.e.s concerné.e.s mais sur le terrain tout peut être différent. Pour pallier à ce problème, nous avons sensibilisé les étudiant.e.s à la surconsommation. Cette initiative est solidaire et doit rester une solution de secours.

Avez-vous entrepris des actions de communication pour informer les étudiant.e.s des maladies liées aux menstruations ?

Lors de notre campagne de communication sur les réseaux sociaux pour annoncer la présence des distributeurs, nous avons parlé du syndrome du choc toxique. Ces informations sont également présentes sur les équipements.

Par la suite, il n’est pas impossible que le prochain BDE prenne la relève sur cette thématique.

Selon toi, quelles sont les autres solutions envisageables pour lutter contre la précarité menstruelle étudiante ?

La précarité menstruelle est un enjeu de santé et un enjeu social auxquels l’Etat et les établissements privés et publics devraient contribuer pour le bien-être des étudiant.e.s.

Remerciements : l’UCLy ; Marine Moquet, Chargée de mission vie étudiante ; le BDE Estri on Stage ; le BDE Estr’in Time (2020-2021), le BDE Psychosmose, le BDE Scriptoria, le BDE Monte-Carlaw, le BDE Renaissance, The News Locals, la webradio Unisphère, Le Grand Oral, la Fédé.